Les 10 premières années à Vienne.
Le Testament de Heiligenstadt.
La lettre à l'immortelle bien-aimée.
Les liens qui rattachent
Beethoven à Bonn se distendent dès la mort de son
père, en décembre 1792.
A Vienne, ses espérances se multiplient, les pianistes
virtuoses sont alors très recherchés,
particulièrement dans les salons de la noblesse. A Londres,
Clementi et Cramer remportent déjà beaucoup de
succès en donnant de tels concerts et, à Vienne, la
disparition de Mozart permet à Beethoven de se faire
connaître.
Au dire de tous, son jeu est inégal mais
brillant.
Il improvise merveilleusement bien et ses excès impressionnent
le public.
Il donne plusieurs concerts à Vienne et, en 1796, entreprend
une longue tournée à Prague, Dresde, Leipzig, Berlin,
puis Pressbourg (aujourd'hui Bratislava).
Ces succès n'entament pas sa volonté de composer.
Le travaille avec Haydn n'est pas aussi fructueux que prévu ;
le professeur a bien d'autres soucis et l'élève ne
manque pas d'arrogance. Néanmoins, la musique de Beethoven
trahit l'influence de Haydn, tant par son exemple que par son
enseignement. Les leçons cessent avec le deuxième
voyage de Haydn à Londres en 1794. Beethoven se tourne alors
vers Albrechtsberger et Johann Schenk pour parfaire ses connaissances
en contrepoint.
A cette époque, la musique de Beethoven qui jouit déjà d'une certaine popularité, commence à devenir lucrative. La noblesse lui commande des oeuvres ou paie volontiers des dédicaces ; même ses éditeurs le règlent généreusement.
Naturellement, le piano domine l'essentiel de sa
production d'alors. Dans ses Sonates pour piano, on trouve l'essence
même de son style qui s'apparente moins à celui de
Haydn, comme on se plaît à le souligner, qu'à
celui d'autres pianistes, notamment Clementi, avec une recherche
structurelle et des effets pianistiques plus affirmés.
La musique de chambre, comme les trois trio avec piano op.1 (Vienne
1795), reflète davantage le style de Haydn ; la matière
est plus finement ciselée, moins lyrique et Beethoven y
accentue les développements. Toutefois, les meilleures oeuvres
de musique de chambre, composées au cours de cette
période, sont les Quatuors à cordes op.18 (Vienne,
1801).
L'exemple de Haydn et de Mozart restent
présent, mais avec une dimension presque symphonique.
L'année 1801 voit aussi la publication de la première
symphonie de Beethoven : il reprend la tonalité d'ut majeur
qu'avait adopté Haydn pour les symphonies des concerts de
Salomon, à Londres.
A cette époque , le charme et la puissance expressive dominent ses principales oeuvres.