Les 10 premières années à Vienne.
Le Testament de Heiligenstadt.
La lettre à l'immortelle bien-aimée.
Beethoven est souvent
considéré comme le plus grand des compositeur, bien
qu'un tel concept n'ait pas beaucoup de sens.
Il n'avait pas pénétré, comme Mozart, les
méandres du coeur humain, ni, comme Verdi les fluctuations de
la nature de l'homme. Il ne possédait pas davantage le sens
humain de Haendel.
Mais sa musique porte en elle la faculté de surmonter le malheur et la souffrance et elle traduit la sérénité et le calme à la fin de la lutte.
Aucun compositeur - sauf peut-être Wagner n'a exercé un telle influence sur ses successeurs.
Nombreux sont ceux qui ont suivi son exemple
en introduisant un choeur dans une symphonie, en construisant une
symphonie autour d'un programme, en reliant les mouvements sur le
plan thématique, en commençant un concerto sans
introduction orchestrale, en élargissant les
possibilités de la structure tonale au sein d'un mouvement ou
d'une oeuvre, ou en introduisant de nouveau instruments dans
l'orchestre symphonique.
L'héritage spirituel de Beethoven n'a pas été
une bénédiction pour tous.
Reconnu de sont vivant comme un Titan de la musique, un héros Napoléonien d'origine modeste qui a vaincu l'adversité par son génie, il a arraché la musique à son rôle de simple divertissement, faisant d'elle l'objet et non plus le serviteur des pratiques religieuses.
Les compositeurs qui, au XVIIIe
siècle, auraient volontiers écrit des
sérénades et des symphonies pour la seule satisfaction
du public, tentent à présent d'égaler Beethoven
en essayant de composer de la musique pour l'amour de la musique.
Le résultat peut paraître prétentieux - comme le
Lobgesang de Mendelssohn.
En revanche, un maître comme Brahms
était tellement terrifié par l'exemple de Beethoven
qu'il n'a écrit sa première symphonie qu'à
l'âge de quarante-deux ans.
Wagner était certainement moins intimidé et plus
conscient de pouvoir imposer son propre style ; mais sa
démarche philosophique, qui fait partie intégrante de
l'état d'esprit post-beethovénien, donne à l'art
un rôle qu'il a peine à tenir.
La faute ne saurait toutefois en incomber
à Beethoven et il faut lui rendre justice sur le plan social
et musical.
Ce grand compositeur connaît maintenant estime et respect, ce
qui n'ôte rien à la compétence et à
l'intégrité de ceux qui ne l'ont pas
égalé.